Quelques notes esquissées, un peu de poésie, de la délicatesse à l'endroit, aux contours... Balises et influences d'opiniâtreté en calmes de fond, à raison ! << La poésie est une clameur. Elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie. Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche >> (Léo Ferré, Préface, 1973). Paroles de Jean-Jacques Goldman, magnifiquement chanté par Johnny Hallyday
[ Ingénieusement, quand le merveilleux enthousiasme, par les lumières sans le bruit, d'une virtuosité impétueuse, esquisse l'ultime fatalité... Si seulement si, ] << VINGT ANS (Léo Ferré) Pour tout bagage on a vingt ans On a l'expérience des parents On se fout du tiers comme du quart On prend l'bonheur toujours en r'tard Quand on aime c'est pour toute la vie Cette vie qui dure l'espace d'un cri D'une permanente ou d'un blue-jean Et pour le reste on imagine Pour tout bagage on a sa gueule Quand elle est bath ça va tout seul Quand elle est moche on s'habitue On s'dit qu'on n'est pas mal foutu On bat son destin comme les brèmes On touche à tout on dit "je t'aime" Qu'on soit d'la Balance ou du Lion On s'en balance on est des lions Pour tout bagage on a vingt ans On a des réserves de printemps Qu'on jett'rait comme des miettes de pain À des oiseaux sur le chemin Quand on aime c'est jusqu'à la mort On meurt souvent et puis on sort On va griller une cigarette L'amour ça s'prend et puis ça s'jette Pour tout bagage on a sa gueule Qui cause des fois quand on est seul C'est ç'qu'on appelle la voix du d'dans Ça fait parfois un d'ces boucans Pas moyen de tourner l'bouton De cette radio on est marron On passe à l'examen de minuit Et quand on pleure on dit qu'on rit Pour tout bagage on a vingt ans On a une rose au bout des dents Qui vit l'espace d'un soupir Et qui vous pique avant d'mourir Quand on aime c'est pour tout ou rien C'est jamais tout c'est jamais rien Ce rien qui fait sonner la vie Comme un réveil au coin du lit Pour tout bagage on a sa gueule Devant la glace quand on est seul Qu'on ait été chouette ou tordu Avec les ans tout est foutu Alors on maquille le problème On s'dit qu'y'a pas d'âge pour qui s'aime Et en cherchant son cœur d'enfant On dit qu'on a toujours vingt ans >> *********** ( En partie reprise guitare-voix par Hubert-Félix Théfaine ! ) En 1976, après avoir assisté à un concert de Léo Ferré, Jean-Jacques Goldman aurait déclaré : « Et là, je me suis retrouvé cloué sur ma chaise. Je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. Et puis j'ai compris que c'était possible en français, qu'il y a des mots qui peuvent tuer. Il m'a vraiment eu. Il est inhumain. Devant Ferré, qui que tu sois, tu es un petit garçon. Tous les mots comme poésie, mysticisme, dont quinze ans d'Éducation nationale avaient réussi à me dégoûter, je les ai compris. La force des mots, le choc des notes ! »
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